emménagement réussi
Jeudi soir avant d'aller se coucher, Lila choisissait de se faire raconter une des histoires empruntées à la bibliothèque il y a deux semaines.
Cette histoire est tirée d'un recueil de Contes d'Afrique (Milan jeunesse) sur lequel j'étais tombé lors d'une de nos virées à l'Heure du conte. Pas un jour ne passe sans que notre grande prenne le temps d'écouter le CD qui accompagne le livre. Après l'école et le goûter, après les grandes effusions de joie avec sa soeur, elle monte dans sa chambre et se pose les yeux dans le vague en écoutant ces histoires qu'elle connaît désormais par coeur ou presque...
Ce soir là donc c'était Saraba qui lui faisait envie, une belle histoire sur la tolérance, l'amour, le partage...
L'histoire se passe il y a longtemps, très longtemps. Saraba est un petit enfant malade dont le mal n'est connu de personne, raison pour laquelle il est fui de tous. Un jour il quitte son village pour essayer de trouver quelqu'un à même de le guérir. Les jours passent, puis les semaines. Dans chaque village qu'il traverse on le rejette.
Un jour, un homme accepte envers et contre tous de l'accueillir chez lui, cet homme est Natogo. Il ne parviendra pas à soigner l'enfant qui plus tard s'en ira, et lui même partira de chez lui sous la pression des gens du village. Tous le croient désormais porteur d'un mal puisqu'il a accueilli chez lui cet enfant puni par les dieux... Natogo parcourt ensuite le monde pendant des semaines, des années, et où qu'il aille la nature le rejette à son tour. L'arbre, la rivière, le manguier, tout est désormais contre lui. Malgré celà, Natogo ne regrettera jamais d'avoir voulu faire le bien. Il s'endort au pied d'un grand tamarinier et entend au loin une musique qui lui rappelle Saraba. Les éléments se déchaînent autour de lui, Natogo a peur mais il entend soudain une voix qui l'appelle.
C'est celle d'un géant, de Saraba en fait qui avait été envoyé par les dieux pour voir si les hommes étaient capables d'aimer, capables de bon sens, capables de tolérance. Les épreuves traversées par Natogo n'avaient pas d'autre raison d'être que celle de mettre à l'épreuve sa bonté. Saraba lui indique le chemin menant au village derrière l'arc en ciel.
"Dans ce village, il y a des hommes et des femmes de toutes les couleurs, il y a la beauté, il y a l'intelligence, il y a l'amour. C'est comme ça que la terre devrait être. Va, va, maintenant. Et le géant disparut. (...)"
(Lila, écartant un instant le doudou de son visage)
"en fait, c'est comme notre petite ville maman"
Tu as raison ma belle, c'est comme notre petite ville...
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Belle journée à tou(te)s